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Les dessous troubles de ta cartouche d’encre

Contexte familial

Étant chef de famille, je suis régulièrement sollicité au sujet de problèmes d’impression. Plus jeune quand je me suis mis en couple, pour le meilleur et pour le pire, je ne pensais pas que telle mésaventure pourrait m’arriver. Et encore, ayant une très bonne connaissance des systèmes informatique et du support, je peux considérer que ma famille et moi nous ne sommes pas les plus dérangés par cette problématique.

Tu peux m’imprimer ceci, tu peux m’imprimer cela. Le certificat, la partition, la copie du dessin, les prises de notes pour l’élève malade, l’attestation du jeune premier, formulaire Cerfa 12100, et j’en passe. Combien de documents papier faut‐il fournir au cours d’une vie, nul ne le sait. Heureusement, la transformation numérique est en marche. Il reste cependant des ardents défenseurs du très confortable support papier. Grand bien leur en fasse, les constructeurs d’imprimantes s’en frottent les mains, au détriment de nos porte‐monnaie malheureusement, mais aussi quand l’imprimante se détraque entraînant avec elle l’ambiance dans nos chaumières.

Chacun possède à son domicile une imprimante. Souvent, pour une question de moyens, c’est une imprimante à jet d’encre. Souvent, c’est aussi une imprimante multifonction : bien pratique pour dupliquer un document, en toute autonomie, ordinateur éteint. Sans compter le gain de place.

Le grand défaut de l’imprimante tout‐en‐un, c’est que lorsque l’un des composants nous lâche, l’ensemble qui devient généralement inutilisable. Mais qu’est‐ce qui pousse les constructeurs à rendre ces systèmes aussi stupides ? pourquoi diable ne pas pouvoir utiliser la fonction scanneur quand l’une des cartouches d’encre est vide ? Serait‐ce un signe délibéré de politique de renouvellement forcé qu’on appelle aussi obsolescence programmée ?

Choisir son imprimante

On ne compte plus sur le site, les demandes pour savoir quelle imprimante choisir et être certain qu’elle fonctionnera bien sous GNU/Linux, notre système d’exploitation favori. Généralement, sont aussi abordées les problématiques de fiabilité et de durabilité. Il se trouve que sur ce site, nous aimons le durable et, si possible, les produits respectueux de l’environnement, mais aussi du consommateur. Comme j’aime cette belle communauté.

Suite à la publication d’un lien sur Facebook, portant sur ce sujet des imprimantes domestiques que l’on n’arrive pas justement pas à domestiquer, voici ce qu’a écrit l’un de mes amis (un véritable du coup) :

« Un barbu ronchon se trouva démuni devant la panne de son imprimante sur son ordinateur qu’il ne pouvait réparer car le fabricant lui interdisait. Alors, il a écrit un nouveau pilote pour cette imprimante, et une licence qui permette à tout le monde de corriger les bogues et d’améliorer le logiciel prenant cette licence. Et c’est ainsi que le logiciel libre est né. » Il est fort probable qu’il consulte régulièrement ce site et se reconnaîtra ; salutations l’ami.

Enquête

Ce jeudi 29 mars, à la télévision, sur France 2, j’ai suivi avec assiduité le reportage d’Envoyé Spécial concernant l’obsolescence programmée des imprimantes. On y apprend :

  • que les imprimantes, tout comme certaines cafetières à capsules, sont vendues pratiquement à perte et que les constructeurs se rattrapent copieusement par la vente de consommables ;
  • le rapport entre le prix de vente et le prix de fabrication des cartouches serait de l’ordre de 25 à 50 ;
  • un tampon permettant de collecter l’encre perdue doit être changé périodiquement. Un compteur permet de mesurer de façon très approximative le taux d’imprégnation de ce tampon. Techniquement, ce tampon serait facile à changer si le constructeur ne s’évertuait pas à rendre la maintenance de son matériel si complexe. Par ailleurs, il suffit de laver et faire sécher ce tampon pour repartir pour un nouveau cycle. Encore faut‐il disposer du petit logiciel capable de faire une remise à zéro sur le compteur. Merci au hacker des pays de l’Est pour le coup ;
  • les cartouches sont munies de capteurs qui n’en sont pas. Ce ne sont que des compteurs de pages imprimées. Du coup, le niveau d’encre ne peut qu’être approximé par le système d’impression, obligeant le consommateur à changer la cartouche alors que celle‐ci n’est pas vide et contient parfois encore 25 % de précieux liquide.

HOP : Halte à l’Obsolescence Programmée

J’ai appris ce jeudi soir qu’un petit groupe de consommateurs s’était réuni en association afin de militer contre les pratiques de l’obsolescence programmée.

HOP, l’association qui dit « Halte à l’obsolescence Programmée ».

À défaut d’être en mesure de lutter contre ce phénomène à titre individuel, un groupe de personnes militantes et déterminées s’est réuni en association afin d’organiser, de communiquer, d’étudier cette problématique.

Les missions de HOP sont :

  • sensibilisation du grand public (campagnes, événements, conférences, pédagogie) ;
  • lobbying auprès des institutions politiques et des industriels (engagement vers des meilleurs pratiques).

L’association est composée d’experts, de juristes, de communicants, d’infographistes. Ses membres, transpirent la fraîcheur, l’optimisme, la détermination ; ils font plaisir à voir. L’association envisage des actions de groupe. Pour cela, ils leur faut porter le nombre des adhérents à 10 000 membres.

L’obsolescence programmée peut concerner plusieurs produits de consommation : l’imprimante en est une. HOP a aussi en ligne de mire les iPhones et les collants, les véhicules automobiles.

Quelques passages issus du site : l’obsolescence programmée peut recouvrir différents aspects : technique, esthétique et logiciel. Cela permet aux entreprises de renouveler plus régulièrement le matériel et d’inciter les clients à acheter.

Bien que le nom de l’association porte principalement sur l’obsolescence programmée, l’association est prête à porter en justice tout litiges de consommation : tromperie, entente sur les prix. Par ailleurs, l’association milite sur le plan politique pour faire évoluer le cadre législatif (droit de la consommation et problématiques environnementales).

Votre imprimante vous ment

Il peut paraître surprenant de l’écrire, mais votre imprimante vous ment ; une autre façon de l’écrire : le constructeur qui vous a vendu son produit est déloyal avec vous.

En effet, quand une imprimante indique que l’une des cartouches est vide, ce n’est pas toujours le cas :

  • il s’agit d’une estimation : il est probable que l’une des cartouches soit bientôt vide, mais elle ne l’est pas nécessairement ;
  • comment savoir qu’une cartouche d’encre est vide quand elle n’est pas dotée d’une jauge ?
  • les puces implantées sur les cartouches d’encre possèdent un compteur de pages (ou de volume d’impression) mais ne possède aucunement un dispositif de mesure du niveau d’encre.

Il en va de même avec le compteur implanté dans certaines imprimantes qui compte les pages imprimées et déclare au bout d’un certain seuil que l’imprimante doit être portée à la maintenance, simplement pour changer un tampon de ouate en charge de collecter les gouttelettes d’encre. Ce tampon pourrait parfaitement être nettoyé par le quidam si le constructeur voulait s’en donner la peine.

À leur décharge, chez certains constructeurs cette intervention est gratuite.

Autres points

Voici d’autres points qui favorisent l’obsolescence programmée. Est‐ce délibéré de la part des constructeurs ou un problème de logistique, de négligence ou de stratégie commerciale ?

Maintenance

La tête d’impression est le point sensible sur une imprimante. Il arrive régulièrement que celle‐ci sèche. Certains fabriquant livrent des cartouches avec tête d’impression intégré avec un surcoût de 25 % environ. D’autres peinent à mettre à disposition des têtes d’impression au juste prix.

Prix des pièces

Il faut parfois dépenser jusqu’à 100 à 150 % du prix d’une imprimante neuve pour changer une simple tête d’impression. Par ailleurs, l’opération de changement est souvent complexe. Une marque mettait à disposition de ses clients, une imprimante « Pixma » permettant de changer la tête simplement. Malheureusement, cette gamme n’est plus d’actualité.

Mise à jour

Il arrive que certaines imprimantes soit mises à jour logiciellement (micrologiciel ou pilote). Parfois, les constructeurs en profitent pour renforcer le verrouillage technique :

  • renforcer l’incompatibilité de cartouches dite compatibles, par détection plus fine des puces des cartouches d’encre ;
  • indépendance des fonctionnalités des imprimantes‐scanneurs ou jeux de cartouches (noir vs couleur).

Compatibilité

  • compatibilité logicielle : le support de tous les systèmes d’exploitation, dont GNU/Linux n’est pas toujours assuré ;
  • compatibilité des cartouches d’encre manufacturées par des tiers.

Pratiques frauduleuses ?

Le volume d’encre contenu dans les cartouches neuves est de plus en plus faible au fil des années. Les nouveaux modèles sont souvent construits avec des capacités de plus en plus faibles (pages 3 et 8 du rapport)

Les cartouches d’encre ne sont que de simples réservoirs à encre liquide. Ils sont généralement faits de matière plastique, le plus souvent opaque. Pour quelles raisons ? y a‐t‐il une volonté de masquer auprès du consommateur le faible volume d’encre contenu dans ces réservoirs ?

Le compteur de pages dont la présence n’est pas explicite et qui interdit l’usage de l’imprimante une fois le seuil atteint. Le fait d’atteindre ce seuil soit traduit en une panne matérielle peut être considéré comme une pratique frauduleuse. On devrait plutôt parler de maintenance ; il ne s’agit pas d’une panne matérielle. Sur les forums, il est possible de trouver des astuces permettant de gérer ces compteurs. Pourquoi ces informations ne sont‐elles pas publiées plus explicitement aux consommateurs et sont‐elles réservées aux services de maintenance ?

Impact environnemental

L’impact environnemental lié à l’obsolescence programmée est sensible. Les déchets ne sont pas toujours parfaitement collectés. Le risque est de produire toujours plus vite pour jeter plus vite. La production de biens de consommation nécessite une quantité d’énergie : on parle d’énergie grise. Elle concerne tous les biens de consommation.

Diminuer le volume de renouvellement des biens de consommation permet de limiter l’impact environnemental. Mais, comment les entreprises pourraient converger vers ce cercle vertueux ? Autant se tirer une balle dans le pied.

Parfois, les constructeurs organisent la collecte des déchets. Dans le cas d’Epson, le processus semble réservé à la clientèle professionnelle.

Il semble que dans le plan climat de M. Hulot, la problématique de l’obsolescence programmée est été tout simplement oubliée. HOP ne manque pas de nous le rappeler et de préciser que la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas.

Quelles solutions ?

  • rendre les cartouches d’encre transparentes afin d’être en mesure de vérifier visuellement le niveau d’encre ou mettre en place un procédé optique de contrôle du niveau d’encre ;
  • permettre à l’utilisateur d’imprimer jusqu’à ce que la cartouche d’encre soit réellement vide, sans mettre en danger la tête d’impression (asséchement des buses d’impression) ;
  • dans un effort de transparence, clarifier la documentation et les interfaces (notifications utilisateur) :
    • en toute logique, il devrait être écrit : « nous présumons que votre cartouche d’encre est pratiquement vide » ; message qu’il sera impossible de faire passer aux constructeurs,
    • s’il y a des compteurs de pages, leur présence devrait être plus explicite et il devrait y avoir un moyen de les consulter, voire de passer outre sans avoir à fouiller sur Internet et trouver ses séquences de touches peu documentées ou réservées aux services de maintenance ;
  • faciliter la maintenance des imprimantes :
    • mise à disposition des manuels de maintenance,
    • conception de systèmes permettant de faciliter la maintenance,
    • mise à disposition de pièces détachées à des prix en rapport avec le prix de vente du matériel neuf complet ;
  • permettre l’utilisation de cartouches compatibles ;
  • interdire ou limiter l’emploi de puces électroniques si la seule vocation de ces puces est de fermer le marché de la cartouche d’encre ;
  • favoriser la conception d’appareils conçus avec des composants génériques obéissant à des standards ;
  • favoriser la collecte des déchets

 

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